Artilleur campagne d'Italie suivant Keith Rocco (Mai 2014)

Depuis quelques temps, je me suis tourné vers le modelage.

Il me parait intéressant de s’essayer à de nouvelles techniques, de continuer à explorer les différentes possibilités que notre passion : la figurine, nous offre.

Cela présente aussi l’avantage de pouvoir réaliser des scènes très personnelles, dénuées de toutes considérations mercantiles. Seul les aspects historiques et/ou coup de cœur pour un sujet seront retenus.

J’ai en ma possession un canon des guerres Napoléonienne, issu d’un achat quelconque dont je n’ai pas souvenir et qui prenait la poussière sur une étagère. En parcourant le site de Keith ROCCO, je suis tombé sur cette peinture et une idée a commencé à germer dans mon esprit. Pourquoi, ne pas utiliser ce canon et créer la figurine représentant le personnage ?.

 

 

Après mure réflexion, je passe à l’acte et cette réalisation va me servir de support à cet article.
J’ai décidé aussi de livrer toutes mes réflexions tout au long de la réalisation de cette pièce.

 

Tout d’abord, j’ai déterminé l’échelle de la pièce.

Après avoir mis à coté du canon, une pièce en 54 mm, j’ai trouvé qu’elle était vraiment trop petite.

 

J’ai donc réalisé un mannequin assez rapide d’une pièce de 60mm aux yeux, à l’aide d’une silhouette mise à l’échelle,(voir modèle ci contre)  afin de voir si les proportions me paraissaient plus appropriées

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Personnellement je trouve cette échelle parfaite.

En effet la difficulté étant de positionner le bras gauche sur le fut du canon, et l’échelle 60 mm est vraiment parfaite à ce niveau.

 

L’autre difficulté et pas des moindre, c’est de trouver la bonne position du personnage et d’arriver à le loger entre la roue et le berceau du canon de façon assez fidèle au tableau.

Voilà la pièce semble être correctement positionnée. Il est à noter que ce travail de positionnement m’a pris environ 3 bonnes heures.

C’est long, même très long, mais quasiment indispensable. Il m’a fallut plusieurs fois me mettre en situation et regarder dans une glace mon positionnement, puis voir par rapport au tableau les différences, et surtout si c’était plausible. Puis j’ai, petit à petit, mis en forme dans un premier temps les jambes, les bras. Bien sur il a fallut aussi positionner la tête, les mains, et incliner le bassin, faire pivoter le torse.

Puis j’ai fait tourner dans tous les sens la pièce et avec ma pince j’ai effectué les petites retouches qui s’imposaient.

Pour la tête et les mains, j’utilise des pièces « des carnutes » qui sont vraiment très bien adaptées pour cette échelle.

Voilà le mannequin est prêt, je vais pouvoir passer à la phase suivante, qui va consister à l’aide d’une patte à deux composants, de réaliser l’anatomie en posant les masses musculaires. Il faut travailler avec très peu de patte afin de garder une silhouette svelte à la pièce. Lors de ces différentes phases toujours vérifier la cohérence du travail effectué en plaçant la pièce à côté du canon et en observant le sujet sous tous les angles

Le travail, proprement dit de modelage de la pièce peut commencer
je commence toujours par les chaussures, puis je remonte au fur et à mesure. Je me considère toujours en phase d’apprentissage, ce qui me permet de me sortir de la tête tout un tas de certitudes et de me poser toujours tout un tas de questions, et c’est comme çà que je me suis aperçu qu’il fallait que je modifie ma façon de faire pour la prochaine pièce. Je m’explique : j’ai fait les chaussures puis les guêtre jusqu’au genou et enfin le pantalon… il aurait fallut que je fasse les chaussures puis le pantalon et finir par les guêtres qui recouvrent aussi bien les chaussures que le pantalon au niveau des genoux
C’est un détail, mais je pense que cela bien plus simple à mettre en œuvre.

Le gilet a été modelé et les boutons des guêtres et du gilet ont été posé. Pour les réaliser, j’ai utilisé un porte mine de 0.7mm comme emporte pièce et des coins de lettre. Pourquoi des coins de lettre, ils sont en métal assez fin et surtout il n’y a pas de film plastique dessus comme sur les opercules de laitage ou capsule de bouteille de vin. Pour la réalisation de la veste, je m’aide d’un patron réalisé en papier.

Voilà l’artilleur est terminé. J’ai changé les roues du canon par une autre paire de roues que j’avais, et qui font quelques millimètre de plus, ce qui est bien plus équilibré, bien que les photos donnent un aspect assez écrasé à la scène.

Je vais faire disparaitre le plus possible les veines grossières du bois car elles n’apportent pas grand-chose et sont même disgracieuses.

 

 

 

Voilà le canon peint. La fameuse couleur "gros vert" à base d'ocre et de noir.

Il faut incorporer des pointes de noir dans l'ocre jusqu'a l'obtention de cette couleur verte sale, dite "gros vert".

le fut du canon a été réalisé à base de l'or mélangé à une pointe de noir. Puis des jus de Brun de van Dyck sont venus ombrer et casser l'aspect trop clinquant de l'or, des jus verts sont aussi incorporer pour tirer le plus possible vers une couleur bronze.

Enfin une petite pointe d'or pour les éclaircies ultimes.

Des ferrures sont travaillées suivant le même principe, mais avec une base argent, puis ombrées et patinées au jus de gris de payne.

 

Voilà, le projet avance lentement c'est vrai, mais il avance c'est bien le principal.

La peinture de la pièce commence vraiment à prendre forme et le premier essai en situation me parait pas mal du tout.

 

quelques photos ainsi que le socle que m'a préparé l'ami Philippe.

 

 

 

le socle.
le socle.

Fin de l'aventure.... (Août 2014)

Que dire de plus, si ce n'est que je me suis régalé, un vrai bonheur de figuriniste.

 

Je dois dire un grand merci à mon ami Philippe Barreaud, pour tous ses conseils, sa patience et sa gentillesse. 

Merci à Philippe (Mustang) qui a su me trouver un très beau bois et qui m'a réalisé un très beau socle.

Et bien sûr un merci Monsieur Keith Rocco pour m'avoir inspiré et donné l'envie d'interprêter votre si beau tableau.

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